Une histoire sans nom

Prologue :

Ma vie n’a jamais été d’une extravagance digne des œuvres d’Hollywood, mais au plus profond de mon être je me suis toujours dis que ma destinée n’était pas conforme à ce que mes parents m’avaient conté étant enfant.
Je suis né dans un hôpital de banlieue, quelque part dans une petite ville du nord des Etats-Unis. Un hôpital disparut de nos jours, rasé par un richissime pétrolier venu du Texas pour construire sa chaîne d’hôtels. J’ai toujours préféré me perdre dans l’océan de rêverie que je m’étais créer étant à peine âgé de cinq ans que me confronter à la morale du vrai monde. C’est sûrement une raison pour laquelle je n’ai jamais vraiment eu d’amies étant enfant. Après tout pourquoi se mêler aux personnes qui ne vous comprennes pas et vous considères comme une aliénée ?

Jusqu’à l’âge de dix ans j’étais dans une école luthérienne pour filles, où je ne me plaisais guère. Les sœurs ne vivaient que pour leurs croyances, leur Dieu, leur religion. Les fillettes de mon école, elles ne pensaient toutes qu’à se marier un jour avec un homme fortuné, aux allures d’acteurs célèbres. Alors que moi, je continuais à me plonger aux cœurs de lectures diverses dans le vieux grenier de la bibliothèque. Espérant de tout mon cœur qu’il m’arrive une aventure similaire aux protagonistes de livres que j’idolâtrais plus qu’il n’aurait fallut.

Je ne me faisais aucune réelle illusion. Ce qui est fantastique n’est point réel mais la simple pensée de savoir quand fermant les yeux j’aurais pu me perdre cœur et âme aux confins d’une histoire d’amour impossible, m’étais d’une délectation incomparable aux films romantiques de notre génération. Après tout, quelle jeune fille n’a jamais rêvée de rejoindre celui qu’elle aime dans la guerre, combattre à ses côtés et être sauvé, pour ensuite vivre un amour inconditionnel tel que Roméo et Juliette ?

Je ne le renie pas, je fais effectivement partie de ces jeunes filles qui rêve au prince charmant à travers toutes sorte de littératures, sans jamais voir au-delà de ces limites, sans jamais me dire, arrête de croire en ces bêtises elles ne font que t’éloigner davantage de la vérité.

Si je me suis créé un univers à moi, c’est avant tout pour ne plus souffrir de la perte des gens qui m’entoure. La seule véritable personne qui me comprenait était mon grand-père, Henry Owen Shelley, pasteur de l’église luthérienne de la ville de mon enfance, décédé alors que je venais de fêter mon onzième anniversaire. C’était le seul qui comprenait mes histoires, qui arrivait à comprendre la passion qu’était la rêverie à mes yeux, le seul et l’unique à m’avoir dit que le jour où j’arrêterais de rêver c’est que le monde aura cessé d’exister.

C’est d’ailleurs depuis ce jour, que je me rends compte que ses mots résonnent encore et toujours à mes oreilles, comme si il était là, auprès de moi chaque seconde de ma vie. Comme si il ne cessait de me rappeler à l’ordre, faisant en sorte de ne pas oublier que sans cette imagination qui me ronge, je ne serais pas qui je suis. Il était peut-être pasteur, croyait en des choses dont moi-même ignorait leurs réels significations. Son fils unique, mon père, m’avait dit de ne pas croire en toutes ces choses car la religion peut corrompre un homme aussi futé soit-il mais j’étais sûr d’une chose et ça personne ne me l’enlèverais. C’est que s’y on y croit de tout son cœur et qu’importe nos croyances, ce dont on désire le plus au monde peut s’avérer devenir notre plus beau rêve, ou… notre pire cauchemar.

Alors qu’il me serrait la main avec une telle vigueur que j’avais peur de perdre mon membre je me rendis compte d’une chose. Si il avait réagit ainsi c’est qu’il m’aimait et que rien au monde ne le séparerais de moi, excepté ma mort…

Son regard à la fois hypnotisant, étrange mais d’une telle beauté me faisais regretter que bientôt il ne serait plus qu’un passage de ma vie.

Au cours de ma courte existence, les personnes auxquelles je me suis accroché n’ont cessé de disparaître et voilà que désormais, alors qu’il m’avait promis de m’aimer à jamais et de ne jamais me quitter, c’était moi qui m’en allais et le laissait seul dans sa triste éternité. Je m’en voulais j’avais des remords à m’en fendre l’estomac, comme si j’étais la seule et l’unique responsable de ce qui m’arrivais. Comme si le destin en avait voulu autrement pour mon avenir. Une sorte de punition d’avoir crut en mes rêves, à telle point qu’ils en étaient devenu ma vie, mon quotidien.

Son expression était triste mais il ne cessait de serrer ma main dans la sienne comme si cette pression allait me sauvée de la fatalité qui m’attendais. Salem exprimait la tristesse malgré la façade sereine qu’il tentait de me laisser entrevoir. Il savait que c’était proche, il savait qu’il allait me perdre et que rien ne pouvait l’empêcher, j’étais condamné et lui immortel. Comment une telle histoire pouvait-elle finir sachant qu’il n’y avait aucune fin, ou du moins, celui-ci s’en irait avec moi. De l’autre main il caressait mes cheveux et murmurait des paroles inaudibles à mes oreilles telles des prières inconnues. L’apaisement qui envahit mon corps quand ses doigts frôlèrent ma nuque me fit accepter mon sort avec plus de plénitude qu’il y à quelques semaines.

Je tournai mon visage vers ses grands yeux vairons qui me dévorais et lui adressa un léger sourire qui, je le sus tout de suite, ne fit qu’aggraver la blessure qui commençait à naitre en lui.

J’exprimai une grimace de douleur lorsque que je voulu me relever pour goûter à ses lèvres une dernière fois avant le moment fatidique qui allait frapper nos vies. Mes parents étaient dehors à attendre qu’il me dise adieu. Ma mère n’ayant toujours pas accepté mon destin, ne cessait sangloter silencieusement, alors que mon père restait dans son mutisme comme si il tentait de montrer une façade qu’il ne le trahissait que trop bien. Salem me vit les fixer tout deux d’un air désolé et son étreinte autour de ma main s’accentua, je fixai une nouvelle fois ses yeux magnifiques dont j’étais tombé amoureuse avant même de savoir qu’il pouvait exister et les larmes coulèrent aux coins de mes yeux. Salem essuya mes larmes, caressant ma joue, il approcha son visage et m’embrassa le front avec tendresse.


- Je t’aime, et qu’importe où que tu sois demain ou bien dans dix ans, tu es et resteras celle que mon cœur à choisis mais a quoi bon t’aimer pour l’éternité si notre amour ne peut être éternel… Tu es ma seule raison d’être, tu es la lumière qui m’a remit dans le droit chemin, tu es mon phare dans l’obscurité et jamais je ne t’oublierais. Retiens bien mes dernière paroles, je donnerais ma vie si je pouvais sauver la tienne.

- Mais ta vie vaut bien plus que la mienne…

- Elle ne vaut plus rien sans toi à mes côtés, tu es mon oxygène et sans toi mon cœur étouffe de tristesse… Je te sauverais, je ne sais pas comment mais je te sauverais. Alors promets-moi une chose…

- Laquelle ?

- Reste en vie le plus longtemps possible mon amour, bats-toi contre l’impossible…

- Je…le promets Salem.


Ma dernière phrase ne se prononça que dans un souffle à peine audible, les médicaments agissaient et la fatigue me submergeais. Les paroles à mes lèvres étaient comme bloquées et je ne pouvais plus que le regardé baiser mon front une dernière fois avant de s’éloigner. Puis plus rien.